Session proposée avec une traduction simultanée français/anglais |
La pandémie de Covid-19 a bouleversé la surveillance épidémiologique dans le monde entier et des efforts inédits ont été déployés pour assurer une surveillance réactive à très grande échelle. Ainsi, de nombreux pays ont dû relever de multiples défis, à commencer par la mise en place dans des temps records de systèmes de surveillance complets permettant de recueillir et de produire ‘en temps réel’ les indicateurs nécessaires à la compréhension et la prise de décision pour la gestion de l’épidémie.
Les multiples dimensions sanitaires et sociétales de la pandémie ont mis en évidence la nécessité d’une approche holistique des enjeux sanitaires liés à la crise : de la circulation virale à l’impact plus général sur l’état de santé de la population.
Ainsi, l’un des enseignements de ces deux années d’épidémie a conduit à l’émergence du concept de « surveillance intégrée », qui s’étend au suivi des infections respiratoires aiguës. Ce concept, souvent présenté dans les cercles scientifiques comme un enjeu majeur de la préparation à la prochaine pandémie, peut prendre différentes acceptions selon les contextes. Alors que les agences de santé publique conceptualisent le futur de la surveillance, il est devenu indispensable d’identifier les enjeux d’une approche intégrée, les points de convergence et de divergence des différentes approches, les enjeux techniques en termes d’interopérabilité et d’adaptation des outils à une population spécifique, en tenant compte de la santé des populations vulnérables.
Enfin cette réflexion doit s’ancrer dans l’approche globale « One Health », qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, la santé animale et l’environnement. La réponse mondiale aux pandémies actuelles et futures nécessite de renforcer et de formaliser le continuum de la surveillance de la santé humaine/animale/environnementale en développant des systèmes d’alerte précoce intégrés et spatio-temporels qui prennent en compte toutes ces dimensions.
L’objectif de cette session est donc d’explorer les différents concepts définissant la surveillance intégrée, de partager les réflexions en cours autour de sa structuration nationale et internationale.
The COVID-19 pandemic upended approaches to epidemiological surveillance around the world and unprecedented efforts have been made to deliver reactive monitoring on a very large scale. Many countries were faced with multiple challenges, starting with the implementation of comprehensive monitoring systems in record time in order to collect and produce the ‘real-time’ indicators needed for understanding the epidemic and making decisions to manage it.
The multiple health and societal aspects of the pandemic have highlighted the need for a holistic approach to the health challenges associated with the crisis, from viral circulation to the more general impact on the population’s health.
One of the lessons learned from the past two years of the epidemic has led to the emergence of the concept of ‘integrated surveillance’, which extends to the monitoring of acute respiratory infections. This concept, often presented in scientific circles as being of major importance in preparing for the next pandemic, can take on different meanings in different contexts. While public health agencies consider the future shape of surveillance, the need to identify the challenges of an integrated approach has come into sharp focus, including the areas where different approaches converge and diverge, and the technical challenges of interoperability and adapting tools for a specific population, taking the health of vulnerable populations into account.
Finally, this discussion should be founded on the global ‘One Health’ approach, which recognises the interconnection between human health, animal health and the environment. The global response to current and future pandemics requires recognition of the continuum between human, animal and environmental health to be strengthened and formalised through the development of integrated, spatiotemporal early warning systems that take all these aspects into account.
The aim of this session is therefore to explore the various concepts that define integrated surveillance, and to share the current discussions around how it can be structured both nationally and internationally.
John Newton, directeur de l’amélioration de la santé, Public Health England
Geneviève Chêne, directrice générale, Santé publique France